Christoph Köchert

Je m'appelle Christoph Köchert. Je dirige notre entreprise familiale avec mon frère Florian Köchert et mon cousin Wolfgang Köchert, tous de la 6ème génération

M. Köchert vous êtes l’un des membres de l’Association les Hénokiens, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

> Christoph Köchert : Je m'appelle Christoph Köchert. Je dirige notre entreprise familiale avec mon frère Florian Köchert et mon cousin Wolfgang Köchert, tous de la 6ème génération. Je suis marié à Anna Köchert et nous avons quatre enfants.

Pouvez-nous présenter votre entreprise et ses activités ?

CK >A.E. Köchert est le premier joaillier traditionnel autrichien, également connu bien au-delà des frontières du pays. La Maison a été fondée en 1814 et est toujours basée dans les centres de Vienne et de Salzbourg. En tant que fournisseurs de la cour impériale, nous avons conçu et fabriqué des bijoux pour de nombreux empereurs autrichiens et nous sommes particulièrement fiers de notre travail pour l'impératrice Sissi, notamment les célèbres étoiles en diamant, qu'elle utilisait pour orner ses magnifiques cheveux longs. Aujourd'hui, plus de 200 ans de tradition et de savoir-faire se reflètent encore dans notre collaboration continue avec des designers célèbres et nos bijoux d'exception, pour la plupart fabriqués dans notre propre atelier.

Quels sont pour votre entreprise les faits marquants de ces dernières années ?

CK > 

  • Notre 200e anniversaire en 2014, que nous avons célébré avec une exposition complète de nos plus importants bijoux dont certains conçus à cette occasion par les artistes les plus célèbres d'Autriche.
  • En 2015, nous avons entièrement rénové notre "Maison" au 15 Neuer Markt à Vienne. Les architectes associés à Erich Bernard ont réussi à mettre un accent fort et contemporain tout en préservant et en restaurant avec sensibilité les structures de l’ancien bâtiment.
  • En 2017, nous avons eu le plaisir d'accueillir l'assemblée générale annuelle des Hénokiens.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos projets majeurs à plus ou moins longs termes ?

CK >

  • En 2022, nous prévoyons de doubler la surface de notre magasin de Salzbourg.
  • Pour 2022/23, nous prévoyons d'étendre notre boutique en ligne et de renforcer nos activités sur les réseaux sociaux.
  • Nous commençons à élaborer une constitution familiale pour poser les bases de la transmission de l'entreprise à la 7ème génération.

Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer la longévité de votre entreprise ?

CK >

  • Nous avons le courage d'essayer de nouvelles choses sans mettre l'entreprise en danger.
  • Nos valeurs non négociables incluent la fiabilité, l'honnêteté, la confiance, la responsabilité, la courtoisie et la bienveillance.
  • Ce que nous communiquons est cohérent avec ce que nous faisons.
  • Nous comprenons que nous ne sommes pas les « propriétaires » de notre entreprise, mais que nous la gérons dans la perspective de la transmettre aux générations futures.
  • Nous nous fixons des règles claires.

L’extraordinaire longévité de votre entreprise constitue-t-elle un argument dans la relation avec vos clients ?

CK > Oui, absolument: en tant que joaillier, la confiance est notre plus grand atout. Les gens sont davantage enclin à faire confiance à une famille plutôt qu'à une enterprise et surtout à une famille qui est dans les affaires depuis des générations et qui assume ses responsabilités personnelles.

Les valeurs traditionnelles qui font la force de votre entreprise constituent-elles également un atout en matière de recherche et d’innovation ?

CK > Une de nos valeurs traditionnelles est l'ouverture à l'art et à la culture en général et très spécifiquement à la collaboration avec des artistes et designers contemporains - le tout dans un environnement lui-même très fortement influencé par la culture. Cette ouverture à l'inspiration artistique est l'une de nos plus grandes forces.

Quels sont, selon vous, les pièges les plus importants auxquels votre entreprise doit faire face pour conserver son indépendance ?

CK > Pour nous, le plus gros piège serait de miser sur une croissance excessive.

La volonté de votre famille de garder l’entreprise indépendante a-t-elle nécessité au fil des siècles des choix difficiles. Si oui, pouvez-vous nous en citer quelques uns ?

CK > La décision la plus difficile a été prise au début des années 90, lorsque nous avons décidé de nous séparer de toutes les marques externes afin de concentrer tous nos efforts sur la construction de notre propre marque.

La transmission de votre entreprise à un membre de votre famille est-elle régit par des règles clairement établies ?

CK > En soi, oui, mais nous devons développer davantage ces règles.

La nouvelle génération est-elle déjà dans l’entreprise ?

CK > Non, pas encore.

Auriez-vous un message à communiquer à toutes celles et ceux qui voudraient se lancer dans la création de leur entreprise familiale ?

CK > Foncez ! C’est ce qui peut vous arriver de mieux. Impliquez vos enfants assez tôt pour qu’ils soient intéressés à prendre votre succession.